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Quelques règles de base
pour composer un contrechant
(en musique traditionnelle)

Préalable 

 

Je ne suis pas un savant de la musique. C’est la passion qui m’a conduit à me cultiver dans le domaine de l’harmonie et du contrepoint, guidé parfois par des musiciens professionnels, et beaucoup par explorations autodidactes. C’est le goût de transmettre qui m’amène à avoir envie de faire profiter aux autres de mon relatif savoir. Mais je ne suis pas à l’abri d’erreur et d’imprécisions. Et je prie les plus savants que moi de m’en excuser.

Dans ce texte, je fais référence à des notions d’harmonie que j’ai également développées dans un autre écrit : « Notions d’harmonie » qu’il peut être utile de lire si le fondamentaux ne sont pas suffisamment intégrés.

 

Le contrepoint, d’où vient le contrechant (ou contrechant) est une pratique très ancienne de la musique, mais surtout dans la musique dite savante. En musique populaire, la pratique du contrechant est relativement récente. Elle est sans doute la conséquence du développement de nouveaux moyens techniques d’écoute et de diffusion de la musique. Ces moyens ont permis de mettre en évidence des harmonies, et des polyphonies jusque dans le rock. La chanson flirte alors parfois avec la musique savante. Nos sensibilités contemporaines, nos goûts et nos attentes évoluent. Le « trad » et le folk évoluent aussi pour devenir créatifs.

Une musique traditionnelle peut avoir été composée soit dans le système tonal, soit dans un système modal.

 

Le système tonal (musique classique occidentale) se caractérise principalement par l’alternance de tensions et de détentes du fait de la situation des intervalles dans les gammes utilisées. En conséquence, certaines notes ont des mouvements dits « obligés » qui apparaissent naturels dans les mélodies que l’on entend et que l’on fredonne, mais qu’il faut connaître dès qu’on veut composer un contrechant. Ce sont aussi ces mouvements « obligés » qui établissent les règles de succession des accords utilisés pour harmoniser une mélodie. On parle alors d’accords fonctionnels. Notre musique populaire occidentale, et jusque dans la musique dite de variété, utilise ces règles depuis qu’elle a subit l’influence de la période classique et que l’harmonisation des mélodies a pris de l’importance.

 

Le système modal permet beaucoup plus de souplesse puisque la structure des gammes n’entraine pas de mouvements obligés et que les accords ne sont pas dans une logique fonctionnelle. En réalité, l’harmonisation avec des accords, dans la musique populaire traditionnelle, est une pratique relativement récente, liée à notre culture classique. C’est autrefois le « bourdon » qui faisait office de repérage harmonique, l’importance étant donnée aux mélodies (à retenir), aux timbres des instruments, et aux rythmes pour la danse. A notre époque, une harmonisation sera alors souvent pensée en référence aux règles classiques, au risque cependant de faire perdre le caractère modale de la musique. Certains groupes de musique font d’ailleurs alterner, au cours d’un morceau, les deux caractères.

 

Dans la majorité des cas, quand on souhaite enrichir une mélodie avec un contrechant, il est donc nécessaire de connaître les principales règles de base de l’harmonie classique, et du contre-point [1]. Tout en se laissant guider par le plaisir de l’oreille, car les règles ne sont que des repères que l’on peut transgresser ensuite en connaissance de cause, du moment que c’est au service de la couleur musicale que l’on veut donner, ou respecter.

 

Pour des raisons techniques, je ne peux, dans ce texte, faire les schémas explicatifs qui en faciliteraient la compréhension. J’encourage donc le lecteur à se munir d’un papier (musique) et d’un crayon pour noter sur des portées la composition des accords, et les flèches qui indiquent les mouvements de notes dont je fais mention.

 

[1] Le terme « contre » est pris ici dans le sens de « être tout contre ». Comme le disait Sasha Guitry : « Je suis contre les femmes, tout contre ».

Ancre 1

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